Amérique du Nord Précoloniale

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 06 mai 2021
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Model of Cahokia Mounds (by Thank You (21 Millions+) views, CC BY)
reconstitution des monticules de Cahokia
Thank You (21 Millions+) views (CC BY)

L'Amérique du Nord précoloniale (également appelée pré-colombienne, préhistorique et pré-contact) est la période comprise entre la migration des Paléo-Indiens dans la région, il y a 40 000 à 14 000 ans, et le contact entre les tribus autochtones et les colons européens au 16e siècle qui éradiqua la culture autochtone pour la remplacer par ce qui est devenu le Canada et les États-Unis d'Amérique.

Christophe Colomb (1451-1506) lança la colonisation européenne des Amériques en 1492 lorsqu'il débarqua dans les Antilles, ce qui encouragea les Hollandais, les Français et, enfin, les Anglais à établir des colonies en Amérique du Nord de 1534 à 1620, ceci entraîna une colonisation rapide pendant les 100 années suivantes.

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Avant l'arrivée des Européens, les autochtones vivaient en tant que nations autonomes (également appelées tribus) sur l'ensemble du continent, depuis l'Alaska actuel jusqu'au Canada et aux 48 États américains inférieurs. Afin d'étudier plus facilement cette époque, les chercheurs modernes l'ont divisée en périodes :

  • Culture Paléoindienne-Clovis - c. 40 000 - c. 14 000 av. J.-C.
  • Culture Dalton-Folsom - c. 8500-7900 avant notre ère
  • Période archaïque - c. 8000-1000 avant J.-C.
  • Période sylvicole - c. 500 avant notre ère - 1100 de notre ère
  • Culture mississippienne - vers 1100-1540 avant J.-C.

Il convient de noter que, bien que des efforts aient été faits pour être précis dans cette datation, les diverses cultures indigènes de la région se développèrent à des rythmes variables et de différentes manières et, également, que divers chercheurs datent ces périodes différemment. Il n'y a pas eu de développement uniforme de toutes les cultures autochtones au même moment et partout. Certaines nations continuaient d'utiliser la technologie et d'adhérer aux traditions associées, par exemple, à la période sylvicole, tandis que d'autres s'étaient développées d'une manière qui caractérise la culture mississippienne. En outre, la désignation "culture Dalton-Folsom" est utilisée dans cet article comme un terme général pour une période au cours de laquelle de nombreuses cultures différentes ont été identifiées grâce aux différences dans la fabrication des pointes de projectiles. Chacune de ces cultures ou nations, comme les Evans par exemple, a suivi sa propre voie de développement.

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Les nations et cultures d'Amérique du Nord développèrent des ordres sociaux très sophistiqués, construisirent des centres urbains monumentaux et pratiquaient le commerce sur de longues distances.

Certaines nations restèrent plus longtemps des chasseurs-cueilleurs nomades ou semi-nomades que d'autres qui construisirent de grands complexes urbains et se livrèrent à des activités agricoles et commerciales, mais ces dernières ne doivent pas être considérées comme plus "hautement développées" que les premières. Les habitants des Grandes Plaines conservèrent le mode chasseur-cueilleur plus longtemps que ceux de la côte est, tout simplement parce que le terrain et le gibier étaient mieux adaptés à cette région.

Les nations et les cultures de toute l'Amérique du Nord développèrent des ordres sociaux très sophistiqués, construisirent des centres urbains monumentaux et pratiquaient le commerce à longue distance et l'agriculture à grande échelle, inventant des systèmes d'irrigation qui existent encore aujourd'hui dans certaines parties des États-Unis (comme le Sud-Ouest, notamment la région de Phoenix, en Arizona). Cependant, à mesure que de plus en plus de colons arrivèrent d'Europe aux 17e et 18e siècles, les autochtones furent progressivement poussés dans des réserves, perdant les terres sur lesquelles ils vivaient depuis des milliers d'années au profit de hordes toujours plus nombreuses d'immigrants européens qui finiraient par se considérer les propriétaires légitimes des terres autrefois habitées par les tribus indigènes.

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La culture paléoindienne-Clovis

Selon que l'on adhère à la chronologie longue ou courte, les Paléoindiens migrèrent d'Asie en Amérique du Nord il y a 40 000 ou 14 000 ans. La date la plus ancienne est vraisemblablement plus précise, compte tenu de la dispersion et du développement des nations à travers l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud. On pense également que les peuples ont pu migrer en bateau, en longeant les côtes jusqu'à ce qu'ils ne s'installent dans des régions telles que la Californie actuelle, le Mexique et les points du sud, peut-être en même temps que d'autres migraient par voie terrestre. L'expert Ron Fisher commente :

Les archéologues s'accordent généralement à dire que les Amériques furent peuplées par des migrants venus d'Asie il y a environ 30 000 ans, lorsque, la majeure partie de l'eau du monde étant emprisonnée dans la glace, un pont terrestre de 600 miles de large reliait l'Alaska et la Sibérie. Les peuples traversèrent ce pont terrestre de Béring, sans se douter qu'ils étaient en train de migrer. Au fil des siècles, ils suivirent le gibier, la météo, leurs propres instincts et, comme le pollen dérivant sur une brise, ils ont peuplé le continent devant eux. (10)

La culture la plus ancienne identifiée est celle de Clovis, ainsi nommée en raison des "points Clovis" découverts pour la première fois à Clovis, au Nouveau-Mexique, en 1929. Ces pointes sont des fers de lance en pierre taillée utilisés principalement pour chasser le gibier et, une fois identifiées au Nouveau-Mexique, elles ont été reconnues dans des découvertes faites sur tout le continent. Bien qu'il semble qu'il existe des cultures antérieures à celle des Clovis, cette désignation est utilisée pour identifier une culture de chasseurs-cueilleurs très répandue qui subsistait principalement grâce à la chasse de ce que l'on appelle la mégafaune, de grands animaux tels que le grand bison, le castor géant, le mastodonte, le mammouth, le tigre à dents de sabre et d'autres.

Clovis Points
Pointes Clovis
Bill Whittaker (CC BY-SA)

On pense que les peuples Clovis ont suivi les schémas de migration du gros gibier jusqu'à ce qu'ils en viennent à habiter principalement une région particulière. À ce moment-là, ils semblent avoir commencé à faire du commerce avec d'autres. Fisher note :

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Parce que les pointes ont souvent été trouvées loin de leur lieu de fabrication, les archéologues savent que les gens de différentes sociétés les échangeaient, par le biais du commerce ou comme cadeaux. Les différents sites renseignent également les archéologues sur les types de groupes qui les utilisaient : un petit site sur une colline riche en pointes de lance pouvait être un camp de chasse d'hommes ; un site au bord d'une rivière avec des outils pour préparer la nourriture, un camp de femmes. (11)

Alors que le climat changeait et que de plus en plus d'animaux furent chassés jusqu'à l'extinction, le gros gibier commença à disparaître et le petit gibier survécut. C'est alors que les gens commencèrent à s'installer de façon permanente ou semi-permanente près des lacs, des ruisseaux et des rivières où ils pouvaient pêcher.

La culture Dalton-Folsom

Ce changement de mode de vie différencie la culture Clovis antérieure de la culture Dalton-Folsom postérieure qui, comme Clovis, est appelée ainsi à cause des projectiles trouvés principalement dans le Sud-Ouest (Folsom) et le Midwest (Dalton), mais identifiés dans des découvertes dans la plupart des régions d'Amérique du Nord datées d'environ 8500-7900 avant notre ère. L'expert Alan Taylor commente cette évolution:

Le changement de climat et la disparition des méga-animaux incitèrent les bandes nomades à adopter des stratégies plus diversifiées pour exploiter un plus large éventail de sources de nourriture. Les autochtones durent apprendre à connaître plus intimement leur environnement local pour récolter des mollusques, des poissons, des oiseaux, des noix, des graines, des baies et des tubercules. Les indigènes tirèrent une plus grande partie de leur alimentation de la pêche, car ils développèrent des filets, des pièges et des hameçons en os. Leur chasse évolua vers la traque patiente et prolongée de mammifères plus insaisissables, notamment le cerf, l'antilope pronghorn, l'élan, le wapiti et le caribou. Il y a environ neuf mille ans, les autoctones s'adaptèrent à leurs proies plus petites et plus mobiles en développant l'atlatl - un propulseur de lance qui offre une poussée, une vélocité et une distance accrues. (8-9)

Les pointes des lances lancées par l'atlatl - un bâton sculpté muni d'une coupe à une extrémité qui retenait la crosse d'un projectile à lancer - sont ces pointes Dalton-Folsom qui donnent son nom à la culture. L'atlatl n'est cependant qu'un des outils développés au cours de cette période, car le peuple Dalton-Folsom se caractérise également par le développement de couteaux en pierre, de grattoirs, de forets et d'autres outils. Les pointes des lances étaient réaffûtées après chaque chasse à l'aide d'une sorte de pierre à aiguiser, et les couteaux étaient fabriqués avec des bords dentelés, très tranchants, pour couper la viande pour les repas et les peaux pour les vêtements. Cette culture montre également les premiers signes de croyance religieuse et de vie après la mort, d'après les objets funéraires trouvés sur les sites datés de cette période.

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Paleoindian Projectile Point Types
Types de points de projectiles paléoindiens
National Park Service (Public Domain)

Période archaïque

La croyance en un pouvoir divin supérieur inspira la culture de la période archaïque, qui se caractérise principalement par la construction de grands monticules de terre qui leur ont valu l'épithète de "constructeurs de monticules". Ces monticules furent créés à l'origine comme des espaces sacrés où les rituels étaient mis en œuvre et ont pu également servir de "maisons pour les dieux" et pour élever le prêtre au-dessus du monde du reste de la communauté.

Les premiers tumulus datent de la période dite de l'Archaïque moyen, vers 5400 avant J.-C., principalement dans l'actuelle Louisiane (en particulier, le Ouachita Mound à Watson Brake, le plus ancien complexe de tumulus d'Amérique du Nord), le Mississippi et les États environnants, et semblent parfois être devenus des centres religieux ou politiques pour la communauté environnante. Des établissements permanents furent établis à cette époque et les plantes et certains animaux furent domestiqués. Le chien était déjà domestiqué à cette époque et, selon certains chercheurs, il avait voyagé avec les premiers arrivants d'Asie.

Artist's Conception of Poverty Point, Louisiana
Représentation artistique de Poverty Point, Louisiane
Herb Roe (CC BY-SA)

Les petites communautés des périodes de l'Archaïque ancien et moyen devinrent des villes plus importantes à l'Archaïque tardif, lorsque des sites tels que Poverty Point, dans l'actuelle Louisiane, furent établis. Le site de Poverty Point donna son nom au peuple inconnu qui l'a construit - la culture de Poverty Point - et les deux dérivent du nom donné par Phillip Guier à sa plantation du XIXe siècle. Guier cultivait la terre sans se rendre compte que les "collines" de demi-cercles concentriques étaient des remblais artificiels créés par les autochtones. Personne d'autre ne s'en rendit compte non plus jusqu'en 1953, lorsqu'une photographie aérienne montra clairement des remblais concentriques construits face à un plateau.

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Période sylvicole

La construction de tumulus se poursuivit et se développa au cours de la période sylvicole (généralement divisée en périodes précoce, moyenne et tardive), un terme généralement associé aux régions orientales et centrales de l'Amérique du Nord, mais qui s'applique également au Sud-Ouest et aux Grandes Plaines dans la mesure où des progrès similaires furent réalisés sur tout le continent. La céramique se raffina, tout comme l'artisanat en général, comme en témoignent les statues, les outils et les armes. Dans le Sud-Ouest, des nations comme les Hohokam construisirent des villes et conçurent des systèmes d'irrigation efficaces. En Alaska, les Inuits développèrent des lampes en pierre, de grands hameçons, de meilleurs couteaux et des harpons. Vers l'est, des nations individuelles construisirent des monticules non seulement comme lieux sacrés, mais aussi à des fins d'enterrement et d'habitation, et chaque groupe différent s'engagea dans le commerce local et à longue distance.

Ancient Hohokam Pottery
Poterie ancienne de Hohokam
James Blake Wiener (CC BY-NC-SA)

L'un des développements les plus significatifs se situe dans le domaine de la religion, comme en témoignent les artefacts trouvés sur divers sites. Poverty Point témoigne clairement d'un haut niveau d'activité religieuse précoce, mais la religion n'était qu'un aspect de ce site qui était également résidentiel. Certains sites de la période Woodland, comme les Pinson Mounds dans l'actuel Tennessee, furent construits et utilisés entièrement à des fins religieuses. Le site de Pinson comprend 17 grands monticules et les artefacts qui y ont été découverts indiquent clairement qu'il n'a jamais été résidentiel mais qu'il avait un but sacré.

Les autochtones observaient la croyance religieuse de l'animisme - la conviction que toutes les choses de la nature sont animées par un esprit et que toutes sont interconnectées - et reconnaissaient ainsi que le monde invisible était tout aussi réel et puissant que celui qu'ils traversaient dans leur vie quotidienne. Taylor commente :

Les Amérindiens croyaient que les humains vivaient à l'intérieur, plutôt qu'à l'extérieur, de ce réseau naturel et surnaturel. Ils concevaient leurs actions avec tous les êtres autres humains comme essentiellement sociales, comme impliquant des créatures plus semblables que différentes d'eux-mêmes. En effet, dans leurs mythes et leurs rêves, les gens et les êtres autres qu'humains pouvaient se métamorphoser les uns dans les autres. Comme dans tous les aspects de la vie des autochtones, le principe fondamental de l'exploitation de la nature était la recherche de réciprocité. Les gens se sentaient justifiés de réclamer une part de l'autre vie qui les entourait, mais ils se sentaient obligés de rendre la pareille en rendant des honneurs rituels et en minimisant les déchets. (19)

Cette réciprocité prenait la forme de gestes personnels et communautaires de gratitude pour la vie d'un animal pris ou d'un arbre abattu pour le bois, mais les sites sacrés comme les tumulus de Pinson étaient une autre expression de ce même sentiment. La construction de tumulus en général, pense-t-on, était une réponse au monde invisible, dans la mesure où les forces de la nature pouvaient être concentrées et, peut-être, contrôlées en les centrant dans un tumulus qui élevait les célébrants vers les cieux mais les maintenait fermement connectés à la terre. Comme les tumulus étaient souvent élevés par l'eau, on pense que les quatre éléments de la terre, de l'air, du feu et de l'eau étaient célébrés et remerciés lors des rituels des tumulus.

La culture mississippienne

La culture mississippienne est appelée ainsi parce que ses habitants vivaient principalement dans la vallée du Mississippi, mais ils fondèrent également des villes et des villages dans la vallée de l'Ohio, du Tennessee et ailleurs, du Nord-Est à la Louisiane et à l'Indiana. Les communautés les plus connues de la culture mississippienne étaient la culture Adena (c. 800 avant J.-C. - 1 an de notre ère) et la culture Hopewell (vers 100 avant J.-C. - 500 ans de notre ère), qui construisirent de nombreux monticules et développèrent le commerce, l'artisanat et la technologie. Les Adena construisirent des tumulus en forme de cône, tandis que ceux des Hopewell étaient plus complexes, souvent en forme d'animaux, mais les deux avaient une fonction religieuse.

Adena Pipe
Pipe Adena
Tim Evanson (CC BY-SA)

Comme à Poverty Point, les monticules de la culture Hopewell ne peuvent être pleinement reconnus et appréciés que d'en haut. On ignore comment les gens ont pu créer une œuvre qu'ils ne pouvaient pas voir eux-mêmes. Les compétences des Adena et des Hopewell en matière de céramiques, d'œuvres d'art et de technologies telles que les fossés d'irrigation sont impressionnantes, tout comme leur talent apparent en matière d'agriculture et de commerce. La spécialiste Yvonne Wakim Dennis commente la perception des Amérindiens comme de "nobles sauvages" errant tranquillement sur la terre, en écrivant:

Loin d'être les enfants passifs de la nature décrits dans les rapports coloniaux... les Indiens pratiquaient une gestion calculée et extensive des ressources. Les habitants du Midwest n'étaient pas non plus de simples nomades, mais des ingénieurs urbanisés, des commerçants de longue distance et des agriculteurs à grande échelle. (135)

Une autre nation, considérée distincte des Adena et des Hopewell, construisit la ville de Cahokia (dans l'actuel Illinois), le plus grand centre urbain d'Amérique du Nord avant le XVIIIe siècle qui prospéra entre environ 650 et environ 1350 de notre ère. Cahokia se développa peut-être grâce à un appel lancé par la classe sacerdotale aux communautés voisines pour qu'elles participent à la construction de l'énorme tumulus rituel de la ville - connu aujourd'hui sous le nom de Monks Mound - ainsi que des 119 autres tumulus utilisés à d'autres fins.

Cahokia était une grande ville avec une large place centrale, des magasins, des terrains de jeu de balle, un calendrier solaire, des résidences et de longs champs de cultures.

Cahokia était une grande ville avec une large place centrale, des magasins, des terrains de jeu de balle, un calendrier solaire, des résidences pour la classe inférieure et d'autres pour l'élite, et de longs champs de maïs et d'autres cultures. La culture du maïs par les habitants de Cahokia est l'un des aspects qui les distinguent des cultures antérieures qui ne maîtrisaient pas cette culture. Leur culture du maïs était si réussie qu'elle ne servait pas seulement à nourrir les habitants de la ville, mais aussi à faire du commerce local et à distance.

Une autre grande ville, connue aujourd'hui sous le nom de Moundville (située en Alabama), pratiquait le commerce à distance et attirait les gens pour les services religieux entre 1100 et 1450 de notre ère. Les noms originaux de Cahokia et de Moundville sont inconnus. Cahokia est nommé d'après la tribu qui vivait à proximité à l'époque où le site a été remarqué pour la première fois par les Européens au 19ème siècle et Moundville a reçu son nom assez peu imaginatif pour les nombreux monticules qui parsèment le paysage près de la rivière Black Warrior.

Map of Mississippian and Related Cultures
Carte des cultures mississippiennes ou apparentées
Wikipedia (CC BY-NC-SA)

Les habitants de Moundville maintenaient une hiérarchie sociale strictement stratifiée qu'ils démontraient à travers l'architecture de la ville. Les riches vivaient dans des maisons en bois au sommet des monticules qui faisaient tous face au monticule central sur la place en contrebas, tandis que les classes inférieures vivaient dans des huttes en chaume de l'autre côté de la place. À un moment donné, la ville semble être devenue un centre religieux et un lieu de pèlerinage, car sa population augmenta en même temps que les artefacts suggèrent une plus grande fréquence des rituels religieux.

Conclusion

La culture mississippienne était encore florissante, même si Cahokia avait été abandonnée (très probablement en raison de la surpopulation) lorsque le conquistador espagnol Hernando de Soto (c. 1500-1542) arriva dans la région en 1541. La petite armée de De Soto était venue à la recherche d'or qu'il pensait abondant et il tua un certain nombre d'indigènes pensant qu'ils lui cachaient cet immense trésor. L'expédition de De Soto apporta également des maladies contre lesquelles les indigènes n'étaient pas immunisés, ce qui en tua beaucoup d'autres, même après la mort de De Soto et le retour de ses hommes sur la côte.

Les Espagnols continuèrent à faire des incursions dans les régions du sud et du sud-ouest de l'Amérique du Nord tandis que les Français s'établissaient au Canada et dans tout le Midwest des États-Unis actuels jusqu'en Louisiane. Les Français apportèrent également des maladies qui tuèrent un grand nombre d'indigènes, tout comme les Anglais le firent lorsqu'ils arrivèrent.

Les Anglais tentèrent d'abord de peupler la colonie de Roanoke en 1585, puis en 1587, sans succès. Ils réussirent ensuite à établir la colonie de Jamestown en Virginie en 1607 qui aurait également échoué sans l'intervention et l'aide des tribus autochtones de la confédération Powhatan. Les Anglais tentèrent également de coloniser la Nouvelle-Angleterre en 1607 avec la colonie de Popham qui fut également aidée au début par les indigènes, jusqu'à ce qu'elle n'échoue. La Nouvelle-Angleterre fut colonisée avec succès par les Anglais pour la première fois en 1620 avec l'établissement de la colonie de Plymouth - qui devait également sa survie aux autochtones, cette fois par les tribus de la confédération Wampanoag - et d'autres colonies de Nouvelle-Angleterre se développèrent rapidement par la suite.

Au fur et à mesure que les Européens arrivaient sur la "terre d'opportunité", ils s'emparèrent de plus en plus de terres indigènes, repoussant les premiers habitants toujours plus loin dans l'intérieur des terres. Les autochtones se défendirent dans une série de guerres, depuis les guerres anglo-powhatan de 1610-1646 jusqu'à la guerre du roi Philippe (1675-1678) et bien d'autres, tout au long du 18e siècle et au 19e siècle, mais un manque de cohésion et d'unité de leur part, associé à l'arrivée apparemment ininterrompue d'immigrants que les Anglais purent envoyer contre eux, finit par conduire à leur défaite. À la fin du XIXe siècle, la plupart des Amérindiens étaient confinés dans des réserves et les immigrants, après avoir volé leurs terres par le biais de traités qui ne furent jamais honorés, s'installèrent dans leur nouveau foyer et donnèrent aux États, aux provinces, aux rivières et aux parcs le nom des personnes qui avaient autrefois tout possédé.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, mai 06). Amérique du Nord Précoloniale [Pre-Colonial North America]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19756/amerique-du-nord-precoloniale/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Amérique du Nord Précoloniale." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 06, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19756/amerique-du-nord-precoloniale/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Amérique du Nord Précoloniale." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 mai 2021. Web. 08 mai 2024.

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